Odyssée

Plus on avance, plus le dépaysement se fait sentir tranquillement. Alors que nous larguons les amarres sur la minuscule île d'Othonie (quelque chose de très mignon et de 10km de large), nous voilà en terre grecque. Ce qui est chouette avec la voile ( et l'Europe), c'est que le Monde nous semble Un : pas de militaires, de check point ou de barbelés. Juste un petit port accueillant et tranquille, très tranquille ! Ce qui est chouette avec la voile, c'est que les rencontres sont toujours particulières. Imaginez-vous à 6 sur une coquille de noix, avec aucune autre distraction que de contempler la mer, esquiver les UV et refaire le monde. Nous apprécions ce moment de convivialité avec la famille d'Eugenio. Nous prenons congé de nos passeurs bienfaiteurs avec l'excitation de ceux qui ne savent pas de quoi demain sera fait. Bloqués sur notre confetti ? Un petit bateau dessert l'île tous les 2 jours. On y entassera donc nos vélos pour découvrir la verte Corfou.

Embarquement de fortune en navette

Nos bienfaiteurs, après une semaine de recherche

Ce qui est chouette avec la voile, c'est qu'on peut taper des gros roupillons à l'ombre du mât

Othonoi

Première nuit grecque

Corfou au loin

Les guides de voyages decrivent toujours de manière alléchante n'importe quel endroit. Et bien, ce sont bien de magnifiques paysages qui nous attendent. Et après l'aridité du Sud de l'Italie nous essayons de comprendre en vain par quel phénomène geologico-meterologique Corfou est aussi verte.

La Grèce, une découverte pour tous les deux. Après un mois dans la botte, il nous faut reprendre nos marques, c'est les joies du voyage, celles de se bousculer un peu, de continuellement s'adapter et ne pas se reposer sur ces acquis. Finis nos "progrès" en italien, il va falloir réapprendre à lire. Pour une fois, nous sommes ravis d'avoir bouffé autant de cours de math, on révise l'alphabet à tue-tête dans les côtes : Alpha, bêta, gamma... Et je me félicite de parler allemand, je n'aurais jamais pensé que ça me serve autant pour voyager, mais il faut dire que lors de nos premiers jours à Corfou, nous croisons plus d'allemands que de grecs. Après une Italie vivante voire sanguine, on découvre une Grèce des îles vivante mais tranquille. Et ce sentiment se poursuivra sur la Grèce continentale. 

Ah oui j'oubliais, la Grèce c'est aussi le pays où oui se dit né et non se dit ohi! On a mis une semaine à s'en rendre compte... Persuadés du contraire, on trouvait un peu étrange de nous répondre non quand on demandait de l'eau et de revenir avec une bouteille pleine.

Lire "p'tit beurre papadopoulos", ça va être compliqué !

Je sais que j'ai des grosses joues mais quand même ! Esquisse par un couple bien sympathique d'anglais rencontré sur la route

Café entre copains sur fond de cornet de poisson frais

Rayures. Ces Arcades sont le test avant de réaliser celles de la rue de Rivoli ! 

Grâce à mon super ebook des 30 ans (merci les copains!), je me lance dans la lecture de l'Iliade et l'Odyssée. C'est génial de faire le parallèle avec les bouquins. C'est ainsi qu'on se rend compte qu'Ulysse trouvera à Corfou un peu de répit avant de regagner Ithaque. Pour le coup, nous on se met dans une belle galère. Aussi intrépides que ce dernier, nous décidons de traverser l'île en vélo, en passant par un coin qui nous fait rêver sur la carte. Un lac séparé de la mer par une bande de terre, des plages isolées, le paradis des kitesurfs. Sauf que la piste devient une dune, que pédaler dans le sable, c'est facile 1 min mais pas plus, qu'il fait 40° et que l'eau vient à manquer, qu'on se tapera la dune pendant 6 km à 3km/h, soit 2 h à "pédaler dans la semoule", c'est à dire marcher dans le sable ( se sentir coupable ?!) se mettre en position quasiment horizontale, pousser le vélo qui chasse et qui pèse 40 kg. On s'épuise. Et on a eu la bonne idée d'acheter en ligne nos billets de ferry pour la terre ferme et l'heure de rapproche très vite. On finit par gagner la plage, et pousser les vélos sur le sable mouillé, c'est un peu plus facile. Pour finir, je me fais piquer par une guêpe a l'intérieur de ma sandale, et si nous voulons attraper le bateau, il nous faut faire 17km en 45min, du jamais fait pour nous jusque là. Je crois que les dieux sont avec nous, nous pédalons comme Hermès quand il met ses sandales dorées, nous attrapons le bateau sur le gong ! Alexis, écarlate, essaie de s'en remettre avec le brugnon qui nous reste. Leçon du jour : ne pas croire qu'en vélo on va toujours plus vite qu'à pied...(Surtout dans le sable)

 

Le début de l'épreuve

Les derniers coups de pédales avant la dune

Nous campons la première semaine, et notre vocabulaire étant limité, nous sommes ravis d'être accueilli chez Anna et Kostas, libraire et boulanger du village de Zitsa. Alexis est au paradis, c'est open boulangerie et le pain est délicieux. Discuter avec Anna et Kostas nous permet de mieux comprendre la Grèce - et accessoirement de démystifier le né ohi. Nous dormons dans la librairie en déménagement, très utile pour faire des progrès avec les livres d'enfants. De là, nous mettons au point un petit programme pour sortir enfin nos bretelles de sac à dos. Yeah : traversée des Zagoria en vélo, rejoindre un warmshower très reculé à gyphtokampos, y laisser les vélos, randonner pendant 3 jours dans le parc naturel du canyon de vikos, revenir au vélo et profiter du calme et de la quiétude de gyphtokampos. C'était tellement chouette, que ça mérite tout un article !

En attendant les autres bretelles, celles-ci vont bien

Amie routarde

Commande du curé

Zagoria en avant première