O'zbekiston Benetton

Ouzbékistan - Boukhara, Samarkand, Langar, Denov (frontière tadjike) // Mars 2018

Nous voilà, en ce lundi de Pâques, les 2 pieds au Tadjikistan, après un passage de frontière accompagnés de centaines d'œufs en transit! Étonnante coïncidence, qui nous a bien fait sourire pendant la traversée du mini no'mans land entre Ouzbékistan et Tadjikistan. Il se trouve que depuis environ 3 semaines, les Ouzbeks d'Ouzbékistan, les Tadjiks du Tadjikistan, les Tadjiks d'Ouzbékistan et les Ouzbeks du Tadjikistan peuvent enfin circuler librement sans visa entre leurs territoires. ( Nous ne rediscuterons pas ici l'absurdité du tracé des frontières sous l'URSS) Les cyclistes de la route de la soie peuvent transiter tranquillement avec visa et les œufs de Pâques n'ont pas de visa mais ne coupent pas aux rayons X! Depuis 3 semaines donc, l'œuf ouzbek vient envahir le marche tadjik car moins cher et vient détrôner les oeufs russes et kazakhs. La réponse à la question : et l'oeuf tadjik dans tout ca?
Apparement le poulet tadjik est élevé pour la viande mais pas pour les œufs oui mais pour avoir un poulet il faut un œuf non?
Enfin sans passer de l'œuf à l'âne, depuis que nous sommes en Ouzbékistan, nous devons en etre à 4 œufs par jour chacun, spécialement quand on essaye d'échapper à l'omniprésent mouton et son gras. Sauf que bien souvent, les œufs sont frits... au gras de mouton! eurk



On préfère le rayon légumes que boucherie
Ou
Crémières

Vendeuse de Sumalak

Pour continuer dans le thème gastro, notre arrivée en Ouzbékistan a rimé avec l'ouverture de notre boîte de Smecta. Mais finalement, on est presque content de piocher dans notre trousse à pharmacie que l'on traine intacte depuis 10 mois! Nous avons l'habitude de demander aux locaux de remplir nos bouteilles d'eau potable et jusque là, pas de problème. On réitère la demande dans le désert après le passage de la frontière turkmenico-ouzbek. Et bien, on comprend mieux l'omniprésence du thé à tout moment de la journée : eau bouillie = no bactéries, feuille de thé = no goût dégueu. On a compris la leçon. Heureusement la réaction a lieu alors que nous nous reposons 5 jours à Boukhara dans la famille tadjik d'Ouzbekistan de Rakhima. Elle a une pêche d'enfer, plein de projet et maîtrise l'anglais. Encore une fois, on se sent à la maison.

Ouf un lit pour se rétablir

Opération lessive chez Rakhima

Promenade du diladima

Joli papy d'accueil


Boukhara, quelle belle entrée en matière pour découvrir les perles architecturales de l'Asie centrale. Le centre ville regorge de mosquées, medressa (école coranique) bazars, forteresse et hammam, parfois rénovés ( toujours un peu trop à notre goût), parfois désertés ou à l'abandon.


Celui-là nous fait skotcher 10 min


Le Khan qui adorait le melon. Mort d'une overdose... De melon



Voilà

Voilà


On aime l'esprit bon vivant des Ouzbeks



Boulangerie

Synagogue

Maison traditionnelle de riche negociant

Femmes jardinières

Répétition
Trône du Khan pour observer son Harem qui se prélasse dans le bassin ci dessous

Palais d'été du Khan de Boukhara

 Les soirs on apprécie notre "première gorgée de bière" qui se transformera cette fois en soirée avec des Ouzbeks non-tadjiks mais russophones déchaînés, karaoké, vodka, et Tutti quanti. On est surpris d'apprendre qu'ils fêtent la naissance d'un nouvel enfant, pendant que maman doit être à la maternité!



Après Boukhara, nous prenons direction Samarkand, la perle de la route de la soie, et surtout la ville à mi-chemin entre l'extrême Orient et l'Europe - il nous en reste encore du chemin à parcourir !-

Avec la découverte de Samarkand, nous faisons la connaissance de Dimitri qui nous héberge via Couchsurfing. Encore une belle rencontre. Dima a quasiment notre âge, aime la bière et est un habitué du café blues, où nous prendrons nos quartiers tous les soirs à Samarkand. Encore un petit plaisir qui nous avait manqué! Dima est russe ouzbek et uniquement russophone et se rappelle de ses premières années sous l'URSS. Que de discussions intéressantes alors qu'on se connait si peu!

À Samarkand c'est aussi les fêtes de Navruz. La ville et ses habitants préparent avec ardeur ce 21 mars tant attendu. Nous passerons 3 jours à déambuler dans le centre ville qui nous donne l'impression d'un immense jardin, à observer les stands et scènes se monter, les fleurs en papier bourgeonner sur les pelouses, les chorales répéter sans vraiment réussir à savoir ce qui va réellement se passer. Et d'ailleurs, il ne se passe rien de particulier. Une simple envie de sortir de chez soi, de rendre vivant le centre ville en s'octroyant une zone à décorer et de fêter le printemps en partageant le sumalak préparé à l'occasion avec sa famille et ses amis. Nous sommes un peu noyés dans la masse, et après tant de désert, réapprenons à gérer les foules. La ville est superbe et les monuments inattendus. Pourtant nous mettons du temps à mettre des mots dessus : ça manque cruellement d'authenticité ! Une reconstitution dysneyland en quelques sorte. C'est beau mais c'est neuf. Ça aura le mérite de nous permettre de nous représenter la grandeur du Registan il y a 400 ans de ça et de drainer paquet de touristes.



Quand on vient de se faire arnaquer, les prix du Plov affichés indiquaient la demi portion.



Medressa Ulug beg 


Navruz, le temps du cerf volant

Mosquée des voyageurs



registan

Necropole


On peut goûter?


Ou suis je?

 On a repéré les rois mages

Arrière trains


Spectacle de danse traditionnelle


L'Ouzbékistan est un pays touristique et il le sait. On doit relever notre garde face aux arnaques à touristes - inexistantes jusque là- ce qui nous met dans des situations pas toujours agréables.

Si l'Ouzbékistan nous surprend par son architecture, le territoire entre Boukhara et Samarkand se révèle peu cyclotouristique. Nous sommes contraints de pédaler dans de grandes plaines à l'agriculture intensive et irriguée : depuis les diktats de l'URSS, l'Ouzbékistan en partie désertique cultive le coton qui nécessite beaucoup d'eau. Résultat, ciao la mer d'Aral, on envoie tout dans les canaux. Peu de route secondaires, une route principale truffée de trou et aucun endroit pour camper puisque chaque mètre carré est cultivé. Par dessus le marché, dans les lois absurdes propre à cette petite dictature, nous devons tous les 3 jours nous enregistrer dans un hôtel, ce qui ne rend pas simple la vie du cyclovoyageur qui aime s'en aller dans les contrées reculées.
Après Samarkand nous choisissons justement de quitter la plaine et d'aller voir à quoi ressemble l'Ouzbékistan des montagnes. Ça se mérite, mais nous ne serons pas déçus. Nous choisissons les routes en cul de sac, comptant sur le fait qu'une carte ou un GPS n'est jamais exaustif. Nous nous attendions à de grandes étendues désertes mais la montagne est habitée de toute part. Il y a toujours quelqu'un qui surgit de nulle part pour nous observer monter notre campement. Nous demanderons donc aux locaux si ça passe, y aura bien des chemins au millieu de la montagne. Nous faisons étape à Langar chez le vieux professeur de français de l'école du village. À la campagne les fêtes de Navruz durent un mois et nous avons la chance de participer à la confection du sumalak, à base de germe de blé, digne de la potion magique de Panoramix. Veritable cérémonie de Navruz cette fois. A Langar, il faut chercher l'eau au puit et le seul moyen de transport adapté est monsieur Bourricot. On en avait peu parlé jusque là mais on sent que l'Asie centrale marque le pas, l'Ouzbékistan est un pays pauvre et les conditions de vie y sont difficiles. Il n'y a plus l'eau courante dans notre quotidien, et l'accès à l'électricité est limité. Les frigos des supérettes font fonctions d'étagère; pour la fraichette il faudra repasser ! Fini les chasses d'eau, bonjour les odeurs...
Rendez vous du vendredi à la mosquée en velo


A la recherche d'un bivouac


 La porcelaine nous manque un peu


Aneton?


Plov familial

Super papy

Germes de blé de quelques jours dans une cave
On pile le blé
Passage à la moulinette


Préparation du foyer

Biche à eau


Fete autour du chaudron

Potion magique à cuire toute la nuit
Après Langar nous n'aurons que Gumbulak à la bouche, pour demander notre chemin. Durant ces quelques jours où nous naviguerons dans le noman's land de nos cartes, nous ferons nos meilleures expériences ouzbekes. Roma le prof à moto et robe de chambre nous accompagnera sur une bonne partie de la route, nous logera chez son frère dans l'un de ces nombreux villages sans nom sur notre carte. Étrange sensation que de découvrir un monde oublié de nos morceaux de papier.


Ceci n'est pas un arbre



Gaelle et Alexis découvre le labour


Alors que nous prenons congé de la famille de Roma pour suivre la direction de Gumbulak, nous notons la préparation de nombreux cavaliers qui s'activent autour de leur monture et prennent la route tous dans la même direction. Trop curieux pour ne pas s'en soucier, nous comprenons qu'il y a un rassemblement à quelques bornes d'ici pour le Kop Kari. Voilà notre nouvelle direction. Nous trouvons un grand terrain dans le lit d'une rivière, des cavaliers qui patientent, un plov offert de bon cœur en attendant le coup d'envoi. 

Alors, quelles sont les subtilités du Kop Kari? Ce qui se déroule sous nos yeux est un spectacle bien inattendu. Une centaine d'Ouzbeks typés Mongoles cette fois, s'affrontent sur tout autant d'étalons déchaînés, un genre de rugby à cheval ou le ballon serait... une carcasse de chèvre décapitée de 60kg!?! 
Demonstration juste pour nous







Un jeu ancestral encore bien populaire en Asie Centrale. Nous sommes subjugués par l'énergie qui se dégage de cet affrontement aux allures guerrières. C'est beau et terrifiant à la fois. On se représente sans mal Gengis Khan et les envahisseurs mongoles. Les chevaux piétinent et se jettent dans la mêlée, les cavaliers en tenue de combat plongent au milieu des pattes et des sabots et parfois se disputent l'animal jusqu'à l'écarteler. Heureusement, il y a une chèvre de rechange ! Un coup de tonnerre nous rappelle à l'ordre, nous reprenons nos destriers d'acier direction Tadjikistan avant que le ciel ne s'effondre.





12 000 km, au russe il va falloir se mettre !

Quand Alexis tape dans l'œil des Ouzbeks


Va bientôt falloir la brouette ! 100 euros en billets de 10 centimes



Source miraculeuse






Commentaires

  1. Coucou à vs 2 , comment allez vs ?. Quelle merveille Samarkande ?. J'ai bien aimé je village avec la terre rouge . Les danseuses me font penser aux gestuelles des danseuses indiennes . J'adore Alexus transforme en veritable ouzbek !.bonne continuation pr votre treck ds l'Himalaya. Biz à vs 2 . Martine

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  2. Quel dépaysement !! Le jeu du Kop Kari à l'air "sauvage" mais captivant... Bonne continuation... Bisous a tous les 2 et bon courage!!!

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