Casse tête chinois

Depuis le début de notre voyage nous savions que les visas allaient être la partie administrative un peu contraignante du voyage, en particulier le visa chinois.
Nous avions même envisagé de le faire en France, mais celui-ci n'étant valable que 3 mois, il aurait fallu pédaler très très vite pour y arriver dans ce temps imparti ! 

On a commencé à envisager la route du 'sud' par l'Inde, le Népal, la Birmanie, puis l'Asie du Sud Est où nous pourrions faire ce fameux visa plus facilement, mais encore fallait-il arriver en Inde, bref tout est encore à décider et l'on s'est dit que l'on trouverait bien une solution en route...

En Iran, nous commencions à être rodé pour l'obtention des visas, après l'iranien, l'Ouzbék et le Turkmen, les portes de l'Asie s'ouvraient à nous.

Faire notre visa chinois en Iran semblait possible d'après plusieurs forums mais il ne serait encore valable que pour 3 mois, parfois moins selon certaines informations traînant sur le net. L'idée même d'aller à Dubaï juste pour faire ce visa nous effleura l'esprit, mais nous étions sur notre lancée et une solution allait bien se dégager dans ce casse tête.

Tous les retours d'expérience pour faire cette demande en Asie centrale étaient on ne peut plus clair, IMPOSSIBLE !

Nous avons tout de même tenté de pénétrer dans l'ambassade chinoise de Douchanbé (capitale Tadjik) mais cela nous a pris 3 matins pour être autorisés et pour se voir entendre dire que c'était impossible de réaliser une demande pour les étrangers ou les non résidents...

Résidents... Serait-il possible d'obtenir un justificatif de résident dans l'un de ses pays qui nous permettrait ne serait ce que de faire notre demande !? Visiblement il fallait rester au moins 6 mois dans le pays, obtenir un contrat de travail... Un bon nombre de documents un peu délicats à obtenir.



Nous nous sommes donc posés dans la cour de l'appartement de Trajan qui nous hébergeait dans la capitale Tadjik pour étudier toutes les possibilités :


- Obtenir le visa en Asie centrale directement : IMPOSSIBLE


- Obtenir un statut de résident pour pouvoir faire la demande de visa : quasi IMPOSSIBLE


- Envoyer nos passeports en France via DHL à une agence qui se charge de faire la demande pour nous : très cher, eviron 500 euros, pas sûr, d'autant plus avec nos tampons turc et iranien de 3 mois chacun, l'ambassade chinoise aurait probablement demandé une interview pour nous rencontrer. Et surtout le risque que l'ambassade chinoise traîne et de se retrouver sans passeport sans la possibilité d'étendre le visa du pays depuis lequel nous ferions cette opération périlleuse.

- Passer par la Russie pour continuer vers la Mongolie, en effet pour continuer notre périple sans avion, nous avons le choix entre Russie et Chine, même si par la suite il nous faudra bien passer par la Chine dans un premier temps la Russie peut être une option... Sauf que, bonheur des visas, le russe fait parti des plus durs à obtenir avec le chinois pour nous français malgré notre passeport qui semble dans les plus permissifs. En tant que voyageur étranger en Asie centrale nous ne pourrions obtenir qu'un visa de transit de 4-5 jours pour la Russie nous ont confirmées plusieurs ambassades des pays alentours, ça rappelle des souvenirs une traversée de pays en 5 jours ! Sauf que la route qui nous permettrait de passer du Kazakhstan à la Mongolie par la Russie fait plutôt dans les 1000km... On a certes amélioré un peu notre rythme mais pas encore à ce point la ! On abandonne donc aussi cette option.

- Prendre un vol pour l'Inde avec nos vélos et continuer vers le Népal, la Birmanie, puis l'Asie du Sud-est comme nous l'avions envisagé initialement devenait une solution qui ne nous satisfaisait plus temps.

Après s'être renseigné pour entrer en Birmanie par la frontière Ouest, il faut obtenir un permis spécial qui ne serait valable que pendant une journée et que l'on nous enverrait par mail la veille de cette fameuse journée choisie. T'as donc intérêt à trouver quelques bûchettes de réseau juste avant de passer la frontière pour récupérer ce document que tu n'es même pas sûr d'avoir. La Birmanie semble vraiment chouette mais y rentrer par la et traverser cette zone du pays semble un peu périlleux au vue de la situation actuelle. Nous avions récupéré le contact d'un français à vélo qui l'a tenté mais n'a finalement pas obtenu son permis.

Autre solution dans cette option, prendre un deuxième avion pour sauter la Birmanie... Ça fait beaucoup de sauts de puce pour éviter des pays !

En plus aux dernières nouvelles que l'on a eu de Juliette, une copine de Gaëlle en vadrouille à vélo comme nous, l'Inde est certes un pays étonnant et passionnant mais pas un pays où il fait bon voyager à vélo à cause du trafic et de la densité de la population qui rend le camping sauvage... pas si sauvage ! 

Autre point qui nous fait abandonner cette solution, c'est qu'il faudrait par la suite remonter  la Chine tout le long de la côte, qui n'est parsemé que de très grosses villes, et d'un trafic monstre, c'est pas ce qu'on préfère à vélo.

- Nous faisons le tour des forums pour voir parmi les voyageurs français (et oui car selon ton pays les conditions d'obtention de visa ne sont pas les mêmes) quels sont ceux qui l'ont obtenu et depuis quels pays.

l'Iran est toujours une possibilité, certains ont même obtenu 6 mois de validité là bas, peut être aurions nous du le tenter... Il reste Hong Kong, Dubaï, l'Inde, le Népal dans les pays 'proches'.

Le Népal.... Ça nous tente depuis le début d'y faire un tour, mais la solution avec les vélos ne nous convient pas, c'est comme ça qu'est née l'idée d'y aller sans les vélos, en vacances dans les vacances, pour y découvrir un peu le pays, l'hindouisme, le bouddhisme, les montagnes et bien sûr y faire nos visas chinois. C'est décidé notre solution passe par le Népal !
Nous prenons nos billets depuis la capitale kirghiz : Bishkek, après avoir passé 3 semaines avec Sarah, Antoine et Sacha dans les montagnes kirghizes nous nous envolerons vers les népalaises.

Avant de prendre notre avion, nous préparons les documents que nous pensons suffisants pour faire notre demande à Katmandou, relevés bancaires, réservations d'hôtels et billets d'avions, pour ces derniers notre ami photoshop sera de la partie ;-)

À notre arrivée nous sommes sous le choc du Népal et de la fourmilière de Katmandou après les grands espaces d'Asie centrale.

De retour d'un trek de 12 jours dans les Annapurnas (on vous raconte bientôt), on réuni nos documents, on vérifie 3 fois, on fait même de nouveaux documents pour tenter d'obtenir la totale à savoir un visa avec multiples entrées pour ne pas avoir à faire une seconde demande de visa en Mongolie.  Une copine de Gaëlle vivant à Shanghai devient une cousine que nous serons amenés à visiter plusieurs fois dans les mois qui viennent et mon ancienne boîte m'enverra en Chine dans les années qui viennent pour prospecter des panneaux solaires !
Je me rase pour l'occasion et pour refaire des photos d'identité sans barbe (ils aiment pas trop ça visiblement). On se retrouve à faire nous même les modifications et le recadrage des photos chez notre ami photographe pour qu'elles soient conformes aux normes chinoises, résultat je me retrouve avec une tête diforme et des cheveux taillés à la machette !



C'est le grand jour, on est lundi 25 Juin, on arrive tôt devant la porte de l'ambassade mais déjà de nombreux népalais ou Indiens attendent, la porte s'ouvre, c'est un peu la pagaille mais on obtient notre ticket et c'est notre tour après 1h d'attente. On s'approche avec un certain stress, on présente tous nos documents plus ou moins véridiques. Impossible de demander un visa multiple entrée pour les français, dommage nos lettres faites à la dernière minute n'auront pas servies. Par contre la bonne nouvelle est que l'on peut tenter le double entrée (alors que l'on avait lu que c'etait impossible à Katmandou), c'est bon le dossier est presque complet... Il manque un itinéraire détaillé jour par jour de notre voyage en Chine ! Il est 10h45, l'ambassade ferme dans 45mn et l'on doit inventer un programme détaillé pour 3 mois de voyage.

On squatte l'Internet d'une agence de voyage et c'est parti pour faire à la main notre programme jour par jour, on chope tous les musées et autres sites à visiter de chaque ville dans lesquelles nous avons prévu de passer, on rajoute quelques cours de chinois, d'arts martiaux et autre. 




Et voilà notre programme est prêt, il est 11h25, on court à l'ambassade pour déposer notre dossier complet cette fois.

On croise les doigts, nous aurons la réponse dans 4 jours.

4 jours à découvrir Katmandou ont passé et nous voilà de retour à l'ambassade, les premiers cette fois à attendre la porte de notre sésame s'ouvrir, on s'approche du guichet, tendus comme des strings, la boule au ventre, la guichetière nous tend un papier, y'a plus qu'à payer ! Youhou, on paie et on récupère nos fameux visas chinois, double entrée de 60 jours chacune avec une validité de 6 mois ! Tout ce qu'on voulait !

La libération, enfin ce fameux visa, depuis le temps qu'on le prépare et qu'on en parle, on l'a et on va pouvoir rentrer au kirghistan dans les quelques jours qui suivent pour retrouver nos vélos et continuer notre route.
Notre dernière aventure administrative sera sûrement pour notre visa russe mais ça c'est encore dans quelques mois...

Commentaires

  1. Bonjour les amis, votre aventure est extraordinaire avec plein de rebondissement.
    Bon courage pour la suit.
    Alain

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Bien joué, vous êtes rusés comme "le renard" ...
    Bises

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  4. Bravo les amis. Toujours un plaisir de vous lire! Bises de nous 5

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  5. Bravo les amis !! A vous la Chine !!

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  6. A coeur vaillant, rien d'impossible !
    Ce dicton vous va à merveille pour l'obtention acrobatique
    de votre visa chinois !
    Bravo Alexis et Gaëlle !
    Keep going !
    Bizzzzzzzzzzzzzzzz
    de Tonton jean

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  7. Je confirme pour la barbe, j'ai bien cru que je pourrais pas rentrer en Chine. Ni en sortir d'ailleurs :)

    "des cheveux taillés à la machette !" : Cheveux quand même ! :)

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