Kirghizist'en piste

Osh- Karakol via Kazarman, Song Kol et Tosor, Kirgizstan // deuxième quinzaine de mai 2018 // avec Sarah, Antoine et Sacha


Personnages : 
Sacha et sa bouboumobile
Sarah la machine
Antoine les gros bras
Alexis le cuistot
Gaëlle la tata gaga
Décors : au beau milieu du Kirgizstan

Acte I : les retrouvailles

Scène 1: l'aéroport de Osh
Alors que l'heure des retrouvailles se rapproche, la pluie se met à tomber sérieusement.

Gaëlle : c'est bon, tu es prêt ? T'as la pancarte ?
Alexis : oui je t'attends depuis 20 min, banane. Tu peux me caler la pancarte dans le dos, histoire qu'elle soit protéger par mon K-Way ?
Gaëlle : Yep, lilalou jsuis trop pressé. 3, 2,1 go! Purée ça mouille ! 

Au bout de 3 km...

Gaëlle : c'est là qui faut tourner? J'avais vu un raccourci sur le GPS ! 
Alexis : t'es sur qu'on le tente? Oui c'est par là !

3 min plus tard

Alexis : super le raccourci, la route finit dans un champ, on va s'embourber.
Gaëlle : ah punaise c'est trop con, on voit la tour de contrôle, ça doit pas être bien loin et j'ai pas envie de rater leur arrivée...
Ah la vache, la Gadoue !

10 min après

Alexis : c'est bon, on y est. Jsuis trempé.

Le garde à l'entrée leur fait signe de nettoyer les chaussures souillées. Ils font finalement forcing pour rentrer sur les dalles lustrée du hall des arrivées. Sarah sort comme une fusée, direction les toilettes. Dans le hall, journalistes, supporters, des drapeaux s'agitent pour accueillir le champion du judo, qui arrive... Juste derrière Antoine et Sacha !

Gaëlle et Alexis : ah ils sont là ! Ohé ! Ohé ! Vive les zébulons !
Antoine : ça fait bien plaisir de vous voir
Gaëlle : comment s'est passé le voyage depuis Istanbul ? Les vélos et la remorque dans l'avion ? Et la traversée de la Croatie et de la Grèce en vélo ?
Sarah : on est épuisé mais content d'être avec vous!
Sacha, au réveil : pain ... Pain

Pendant que Sacha part en exploration du hall d'arrivée, Sarah, Antoine, Alexis et Gaëlle s'attellent au montage des vélos.

Antoine : bon a priori pas de casse dans la cartons, on peut démarrer sur de bonnes bases!

Tout est prêt, ils sortent de l'aéroport et enfourchent les vélos.

Sarah, après un coup de pédale: heu attendez, j'ai un problème ! Ohé ! Oh mon dérailleur est en chou fleur...
Antoine, pragmatique : bon ben pas le choix, faut réparer ici. Il a du se prendre dans tes rayons...
Alexis : il faudrait un étau et une pince.

Pendant qu'Antoine demande une pince à un kirgize et que Sarah et Gaëlle partent avec Sacha chercher du pain

Sacha : pain ... Pain
Alexis à Antoine : on peut se servir de cette grille d'égout pour faire étau.
Antoine : ah ouais bonne idée !

20 min après 
Sarah : c'est reparti ! Un travail d'orfèvre
Antoine : franchement on pouvait difficilement faire mieux.
Gaëlle : suivez moi, je vous montre la route jusqu'à la guesthouse




Scène 2 : soirée à Osh Guesthouse

Alors que Sacha en turbulette joue avec sa voiture jaune, surnommée zaune, les 4 se sont rassemblés autour d'un festin

Sarah : voilà ce qu'on a de planqué dans les sacoches : les mignonettes de pinar de l'avion, du bon chocolat
Antoine : une petite charcuterie grecque, vous m'en direz des nouvelles !
Sarah : accompagné d'un fromage de brebis choisi au marché

Gaëlle et Alexis bavent...
Gaëlle : c'est qu'on en a des bonnes raisons de trinquer, d'abord de vous retrouver...
Alexis : ... Et de souffler notre première bougie du voyage. Un an déjà !
Gaëlle : passé à une allure de fusée
Tous ensemble : santé !
Gaëlle : alors pour la suite en vélo on a 2 plans, soit on passe par la seule route reliant Osh à Bishkek, celle qu'on a fait en machroutka ( minibus) avec Guigui et Marion. C'est beau mais ça circule quand même pas mal. L'autre option est de passer par le centre, de la piste sur ptet 500 km, la route que vous aviez faite en vélo, il y a 6 ans au mois d'octobre.
Alexis : a priori le col de kazarman, qui était fermé lors du passage de Marion et Guigui est ouvert.
Sarah : ça ne me dérange pas de refaire la même route, les conditions sont différentes, les saisons aussi!
Antoine : sans hésiter, je préfère la piste, sans circulation, où l'on peut sortir des sentiers battus
Alexis : ou non battus parfois!
Gaëlle : parfait on préfère aussi! Depuis le temps qu'on essaye d'aller au lac song kol...
Alexis : on va finir par y arriver et j'espère pas "to early"!

Sensation sur la grande roue

Un couvre-chef bien porté

Sur la ligne de départ


Acte 2 : en route pour Song kol

Scène 1 : le col de Kazarman
Gaëlle : alors que nous prenons la route la route à 5, nous sommes tout heureux de voir notre caravane s'agrandir et partager un peu de notre quotidien avec Sarah et Antoine, nos mentors cyclistes. Sacha sieste tranquillou dans sa charette, quand un point jaune fluo nous fait des signes un peu plus loin. C'est Florent 25, sur les routes en vélo depuis 5 ans, ce qui est possible quand on est webmaster du site n°1 pour faire des progrès en math : comprendrelesmaths.com. Nous affrontons ensemble un déluge sans nom à l'abris d'un garage où l'on découvre un stock de poulet dans leur eau dans une poubelle en plastique. Il n'y a pas de petite découverte ! On finit par trouver une yourte pour se mettre au sec et faire notre baptême de Koumis non sans grimacer un peu. Faut dire que koumis = lait de jument fermenté dans une panse de mouton et fumé. Les kirgizes en raffolent ! 
Bientôt le col de Kazarman à presque 3000 m. Son décors de labyrinthe de glace et ses lacets de piste montant toujours plus haut avec l'orage grondant tout proche resteront dans les annales. Enfin ce que je retiens surtout, moi, c'est la descente. Les 18 km de montée nous on fait arriver un peu tard au col (18h30 peut être ?) Antoine et Florent partent devant pour monter le camp et aérer un peu le sachou. Dans l'art de descendre en VTT sans se poser de question, j'ai nommé Antoine ! Sarah s'en sortira bien aussi même si elle finit par freiner avec les baskets. Pour Alexis et moi, c'est une autre histoire. Nos patins de freins ont un peu trop d'ancienneté. La neige fondue et la boue ça pardonne pas. A un moment, lalneige est trop fondu pour nous ralentir, et après la perte de contrôle de la direction et de la plante des pieds pour freiner, j'abdique. Je me déclare " je termine à pieds, c'est trop dangereux". De toute façon le bivouac ne doit pas être loin. Alexis part devant pour monter notre tente. Au bout de 3 km, je vois une frontale, la nuit commence à tombé et Alexis avec des freins aussi lisses qu'une peau de fesse a décidé de m'attendre et de marcher. Le problème c'est que c'est tellement raide et encaissé qu'on ne voit pas où peut être le bivouac. Je me décide à prendre le prochain camion en stop, j'en peux plus. Juste une voiture pleine à craquer nous dépassera et indiquera à Antoine que nous sommes bien sûr la route. A l'entame du 10eme km, nous apercevons enfin la tâche blanche d'une yourte. Ouf, ils sont là. Record battu, nous passons la ligne d'arrivée à 21h20. Heureusement un accueil en yourte n'a aucun égal et le thé bien chaud de Toktobel, le regard bienveillant de Alanbeg et le tintamarre d'Amina nous prédisent une nuit réconfortante et méritée.

Bibi du sportif

Première epreuve: traverser la rivière pour camper


Sous le hangar, avec Florent le cow boy de l'espace



Bouchon de transhumance



18 km d'ascension

Un col incroyable ouvert au tractopelle

Recompense de l'autre côté

Sacré bourricot

Dansons la.capucine


Scène 2 : Dans la yourte de Timurbeg, Fatima et Mounara au bord du lac de Song kol.

Alexis : Nous y voilà à Song kol et cette fois c'est pas "to early". Nous sommes à 3200 m et avons pu faire une partie de belote serrée serrée a l'abris dans une yourte -hotel attendant que la tempête passe. Au premier rayon de soleil on a repris les biclous. Au passage devant une yourte isolée Timurbeg nous indique que c'est la dernière yourte et nous propose de rester pour la nuit. C'est tellement plus chouette que dans le camp de yourte pour touristes. Fatima se lance dans la confection de pâtes à la main, Timurbeg rassemble son troupeau et bloque sur les jumelles de Gaëlle. C'est un peu gênant, il insiste beaucoup pour les embarquer, et Mounara, trop heureuse d'avoir trouvé des nouveaux copains se zombifie pour nous attraper.
Pour arriver jusqu'à song kol, c'était pas triste et surtout de la piste, de la piste et de la mauvaise piste, celle en tôle ondulée qui dérouille les derrières même les plus entraînés ! Antoine y a d'ailleurs fendu son cadre au niveau de l'attache de la bouboumobile. Heureusement 20km après on trouvait un poste à souder et l'artisan qui va avec. On a fait une journée de pause en bivouac pour fêter l'anniversaire de Gaëlle. On en avait tellement besoin qu'on a pas cherché la lune : quelques arbres pour un semblant d'ombre et un canal d'irrigation pour se rafraîchir et le camp était monté. Sacha a passé la journée à faire "pouf.... Pouf" c'est à dire plouf avec des cailloux dans le ruisseau. On a croisé de superbes paysages mais un peu trop de piste et de pluie à mon goût. On pourrait dire le Kirgizistan c'est "plein les yeux, plein les pâtes !"

Gaëlle : Sacha on sekis ay
Sarah : qu'est-ce que tu leur raconte ? 
Gaëlle : j'essaie de dire à Fatima que Sacha a 18 mois. Ils montent à Song kol pour l'été et redescendront vers la mi octobre quand ça va commencer peler sévère. Demain matin, j'ai pas compris à quelle heure mais Timurbeg va partir à cheval pour chercher le troupeau de Juments qui se promènent pour la traite !
Sarah : cool, on pourra regarder ! Vous avez compris comment ça se passait pour les toilettes ? 
Alexis : j'ai cru voir un trou vers le piquet, mais il n'y a pas de bâche étant donné le peu de passage ici !




Bientôt les vacances


Ptit déj des chefs

Pouf...pouf




Anniversaire au camping, bien joué Sarah pour les crepes au buta



Bonne fete maman






Son kol!

Cagoule et jumelles


Attaque de zombies

Pâtes maison



Acte 3 : Tosor pass
Scène 1 : bonne idée ?

Sarah : et après song kol on fait quoi alors? On peut viser le lac Issik lol mais c'est en mode route passante avec quelques stations balnéaires du temps des soviétiques.
Antoine : Je me rappelle de mon pote qui m'a parlé d'une route qui passe par derrière et coupe par les montagnes des Tian shan pour repiquer ensuite sur le lac.
Gaëlle : ha oui, je la vois sur ma carte, elle est d'ailleurs marqué en jaune
Alexis : sur Osmand ( le GPS) ce me dit rien qui vaille, elle apparaît en toute petite route. Y a le col de Tosor à 3800 m. 
Antoine : faudrait savoir si ça passe niveau enneigement et que dit la météo. Qu'est-ce qu'on fait ?
Gaëlle : moi ça me tente!
Alexis : moi je préfère l'asphalte, on a bouffé déjà 500 km de piste donc bon.
Sarah : moi je sais pas, d'un côté on est crevés des nuits avec Sacha qui dort à moitié dans son duvet
Antoine : moi non plus je sais pas trop. Je suis attiré par la découverte d'une nouvelle route et en même temps ça peut s'annoncer galère ce col à 3800.
Gaëlle : ce soir on dort avec Sacha, on vous laisse notre tente pour que vous récupérez un peu de la dernière session nuit blanche + diarrhée. On décidera demain.

Gaëlle : Alors Tosor ou pas? On a finalement laissé un peu la décision à Sarah et Antoine... Et c'est Tosor qui l'a emporté. Alexis se plie à la majorité et se met quelques podcasts pour mieux encaisser les km de pistes qui s'ouvrent devant nous. Cette fois ci, on est au bout du bout, la vallée oubliée pourrait-on l'appeler. C'est magnifique et sauvage. 

Yacks...

.... Et chameaux dans la meme vallée


Rast'ane




Alexis : déjà la 4eme journée de piste... Demain heureusement on passe le col, on redescend au bord du lac, et on dort a l'hôtel. Alors qu'on visait des sources chaudes, tombés du ciel ou plutôt du col, Nathan et Sophie sur leurs superbes VTT croisent notre route. Ils sont passé le col hier dans l'autre sens ! Ouf c'est rassurant ! Bon on est pas équipé pareil et on va dans l'autre sens mais voilà des infos fraîches qui lèvent quelques doutes. Le col est enneigé mais ça passe en portant les vélos. Parfois la neige s'enfonce jusqu'à la taille. Il y a aussi de sacrés passages à gué, impraticable à moto. Ils en ont compté 5. On bivouac à l'abris avec des marmottes.
On se brule dans les eaux de Jil Suu


No coments

Combien de kilo pour cette marmotte?


Gaëlle : levé 6h comme pour une sortie en montagne. La journée est rude. Tosor c'est pas de la tarte. J'ai de la chance d'avoir les super bottes des Pamirs, j'ai les pieds au chaud et au sec ce qui n'est pas le cas de Sarah Antoine et Alexis. Sacha a du sentir qu'on galerait alors il moufte pas le neveu, il est même hyper cool et en remet à sa sieste. Le col nous fait tous un peu craquer à des moments différents et chacun ne cesse de se demander si c'était vraiment une bonne idée... Pour ma part, ce sera comme d'hab à la descente. Après les 5 h de combat en montée, les 2500 m de dénivelé négatif me semble interminables, la neige fait patiner les patins de freins et j'écope de 2 gamelles bénignes liées à la fatigue. Mais on le sait, à partir du moment où nous bénissons le confort de l'hôtel, ces moments de dépassement de soi créent de formidables souvenirs.

Premier passage à gué

Deuxième passage a gué

A 15000 km, c'est trop la fete

Sieste au sommet

Dernière epreuve : neige fondue en côte

TOSOR


Scène 2 : à 7 pour Karakol

Gaëlle : j'ai reçu un message des 2 cyclos Martin et Thibault rencontré au hasard d'une rue à Osh. Ils peuvent être à l'hôtel pour déjeuner.
Alexis : voilà donc comment de deux nous sommes passés à cinq puis à sept pour terminer notre grande trace en diagonale sur la carte du Kirgizstan. Notre petit groupe qui a retrouvé l'asphalte, pédale bon train direction Karakol, la fin de cette histoire.
Gaëlle : Tandis que nous partons bientôt pour le Népal, Sarah Antoine et Sacha ont choisi l'Indonésie. Martin et Thibault rejoindront Almaty puis la Mongolie en train où nous espérons bien les retrouver. Une fois de plus les adieux sont émouvants pour les sœurs que nous sommes. J'étais tellement ravie d'apprendre à connaître ce petit bout et de partager tant de pouf pouf dans la rivière. Quand nous nous reverrons, il aura oublié, mais pas nous!


L'histoire d'Alexis et de LA bouse


Commentaires

  1. Coucou à vs 2 , comment allez vs ?. Eh bien la relève est assurée , l'entraînement commence très tôt ( lol !!..). Vs avez qd mm du galerer ds la neige !. Ms que de majestueux paysages . J'aime bien la photo ou l'on voit 3 plans : l'herbe , la rivière et les montagnes à l'arrière plan . Et qu'est-il arrivé à ce pauvre âne ?, Il a les 2 pattes avant attachées !. Alors comment était-ce la rencontre avec Sacha , tt blondinet style hollandais ?. Les parents sont courageux , bravo !. Bonne continuation. Prenez soin de vs . Biz . Martine

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  2. Bonjour Alexis et Gaëlle !
    Bonjour à toute la Fine Equipe de Baroudeurs !
    Merci pour vos photos superbes et vos récits palpitants !
    On s'y croirait ....Que d'émotions ! Bravo les D'jeun's
    avec mention spéciale au super D'jeun Sacha ! !
    Je reviens du parc Astérix où j'ai passé la journée
    en compagnie de François, Lydie, Elodie, Jérôme, Elona et Timéo
    et nous avons bien pensé à vous deux en nous rappelant d'autres belles émotions
    à l'adrénaline qu'Alexis et Gaëlle affectionnent particulièrement !
    ( Le clou, cette année ...Jérôme et moi sommes restés bloqués 20 mn au sommet
    du " Tonnerre de Zeus " avant de terminer à la grande vitesse tourbillonnante que vous connaissez )
    Ambiance ! Ambiance !.....Il ne manquait que vous deux !
    On ne peut pas être partout à la fois ....alors, continuez vos explorations surprenantes et hautes en couleurs suivies par vos récits toujours si excitants à lire.
    Grosses bises tendres de Tonton Jean

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  3. Très émouvant pour la maman que je suis de vous voir passer ensemble ces "galères" (dixit Sacha) et ces moments de bonheur, toujours dans l'effort !
    Bravo pour la mise en scène, les dialogues font très réels et les décors splendides, sans parler de l’authentique jeu d'acteurs.
    gros gros bisous !

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  4. Une autre maman aussi très émue par tous ces efforts et cette lutte constante contre les intempéries.
    Un décor "bien planté", c'est le cas de le dire!... et des répliques bien appropriées..
    Le tout rédigé avec verve extraordinaire!..
    Encore courage, courage et de grosses bises boisées!..
    Lydie.

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  5. des freins aussi lisses qu'une peau de fesse :)

    C'est beau le Kirghizistan !!! Ça donnerait presque envie de faire du vélo. Mais la pluie, la neige et les montées/descentes, brrrrr

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