Un printemps au Kirgizstan

Osh - Arslanbob - Sary Chelek - Bishkek, Kirgizstan // début mai 2018 // avec Marion et Guigui

Nous avons rendez-vous et pas n’importe lequel! Un message What’s app attrapé à la volé d’une onde internet nous indique : RDV mardi 1er mai a 17h30 au pied de la statue de Lénine. Et pour l’honorer, nous bravons une pluie ininterrompue et pénétrante. C’est qu’à vélo, il est plus difficile de maitriser le temps. Rien ne nous arrête, nous arrivons pil poil pour retrouver Guigui et Marion. Quelle joie de se retrouver et d’avoir la perspective de passer 15 jours ensemble pour découvrir le Kirgizstan à pied, le sac sur le dos.

Bravo Maxou, te voila arrivé à bon port !

Retrouvailles au Lénine de Rdv

Quelques bières plus tard, il y a toujours tant de chose à se raconter, mais nous échaffaudons déjà nos plans. Traverser le Kirgizstan par l’interieur et par la piste, rejoindre le haut lac de Song kol et randonner là-haut.  A la recherche d’un moyen de transport, le verdict ne tarde pas à tomber : "to early". Le col de Kazarman est encore fermé, trop de neige. Ca nous fait drôle, nous venons de passer des cols à plus de 4000 m sans avoir "trop" de neige, on a du mal a comprendre que le col de Kazarman à 3200m soit impraticable. Mais on comprend vite que le climat du Kirgizstan est très différent des derniers pays traversés. Les paysages sont très verts et qui dit verdure… dit pluie! Toute la pluie qui ne tombe pas dans les pays alentours tombe ici, en particulier au printemps. Cette dernière devenant rapidement une constante de notre séjour kirghize. Mais les paysages en valent bien quelques gouttes.

Preparatifs au CBT office

Vivante compagnie pour Guigui!

Nous choisirons finalement de remonter tranquillement vers Bishkek en faisant une rando à Arslanbob puis une autre dans la réserve naturelle plus reculée de Sary Chelek. A Arslanbob la rando envisagée jusqu’au lac est aussi "to early" le passage du col à 3800 est impraticable à pied, mais on nous indique une "route" pour atteindre le lac en faisant le tour. Nous nous lançons sans carte ni trace sur le GPS.  On coupe donc à travers les jailoos - magnifiques pâturages - et avançons "à la louche". Heureusement quelques cavaliers sortis de nulle part nous indiquent régulièrement la route (quand on comprend!) ça fonctionne jusqu’à devoir traverser la rivière. Mission.

Un berger nous guide alors pour remonter une petite gorge. Il nous fait découvrir des feuilles comestibles et la rhubarbe sauvage. Nous montons toujours sans trouver d'endroit plat pour piquer les tentes. La nuit sera donc un peu "glissante". Le lendemain alors que nous approchons les 2800m, le chemin disparaît ... sous la neige! Décidément "to early". La pluie nous rattrape, nous nous retrouvons entassés dans la cabane du berger, pic nic improbable et au sec. On est tout content de voir la petite tour Eiffel que nous avions offerte la veille suspendue au centre de la pièce !

Bonne chance pour trouver le lac

Histoire de pont n°1

Autre technique homologuée, le passage à gué en slip

le berger et ses brebis

Histoire de pont n°2 : la mise en place

Histoire de pont n°3

Blablabla

À Sary Chelek, les rangers de la réserve nous laisserons camper uniquement à côté du guichet. Comme il est tard, ça nous convient. Le lendemain 6h, c'est le réveil du ranger. Sans gêne, il va jusqu'à ouvrir notre tente. Il essuie une beuglante de la moitié d'entre nous. Heureusement Marion a la patience de lui expliquer que nous avions un "gentleman agreement" et qu'il doit nous laisser dormir. Pour les 2 nuits suivantes, nous dénichons un endroit paradisiaque où nous échappons à la vigilance des rangers. Pendant qu'avec Marion nous construisons une petite table pour nos parties de cartes endiablées, Guigui tente la pêche au harpon, et Alexis de faire l'équilibriste sur un tronc au dessus du lac. CRAC, le voilà aggripé à une branche, PLOUF le voilà dans l'eau pour une bonne poilade!

Petit cobra?

Après le drame

Ca mord?

Table Billy?

Bon, on ne vous raconte pas tout, on en garde aussi pour notre retour. Voici quand même en pagaille quelques uns de nos bons souvenirs et surprises kirghizes. Merci Guigui et Marion d'être venus jusque là !

. l'expérience Banya c'est à dire bains publics à la russe. Du côté femme, tentative de discussion en russe avec une kirghize, toutes les 3 totalement nues essayant de se comprendre. Du côté homme, séance sauna collective, nus mais avec tout de même le petit bonnet en feutre. Surprise quand un des présents se décide à initier Guigui et Alexis à coup de fouet de bouquet de feuilles de chêne séché. C'est bon pour la circulation !

. Dans le même registre, les toilettes collectives des gares routières. Chez les hommes, une belle  brochette  toujours  avec  ce superbe chapeau  et chacun la clope  au  bec. Ça inibe!

. Les retournements de situation dans les parties infinies de Yanniv et de Toc

. Le mime de "Gena Macron", la femme de Macron par un vieux kirghize bien renseigné de notre cantine préférée à Osh.

. Les belles randonnées propices à de longues discussions, alors que le printemps nous offre fleurs et couleurs éclatantes.

. Le retour à Bishkek en taxi collectif. Sur une incompréhension, on se retrouve à 4 à l'arrière pour environ 6h!

. La nuit dans un studio d'enregistrement au fin fond de Bishkek.

Papier crépon presque à volonté

Le temps des adieux arrivent bien trop vite à l'aéroport de Bishkek. Mais comme dirait Manish rencontré à Kathmandou "l'avantage des adieux, c'est qu'il permettent qu'il y ait à nouveau des retrouvailles" alors on a hâte de tous vous retrouver!


PS: Merci Guigui pour tes clichés