Parenthèse Népalaise

Kathmandou - tour des Annapurnas - Pokhara - Kathmandou, Nepal // Juin 2018

Le précieux sésame chinois se refuse à nous, qu'à cela ne tienne, nous irons le chercher.
Voilà comment nous nous retrouvons à l'aéroport de Bishkek, direction Kathmandou en passant par... Dubaï ! Retour en arrière pour aller de l'avant. Nous étions au niveau de Dubaï quelques 5 mois auparavant ..! Nous voilà donc parachutés au Népal, retrouvant la sensation du voyage en vacances : celle de sortir de son quotidien et d'être dépaysé dans la seconde où tu passes la porte des "arrivées" puis se sentir pataud dans la folie des transports en commun.
Moi qui craignait un peu d'interrompre ce fil d'Ariane tissé à coup de pédale depuis un an déjà, j'apprécie finalement de
changer d'air (et surtout de régime alimentaire !), de sortir de pays musulmans et  d'observer la cohabitation du bouddhisme et de l'hindouisme, découvrir et experimenter de nouvelles traditions.

Nous quittons Kathmandou pour Besisahar, départ du tour des Annapurnas. Nous reviendrons à Kathmandou pour une semaine à écumer les ambassades, passages obligés de notre voyage sur la route de la soie.

Le trajet en bus népalais est fidèle au mythe : pas moins de 8h pour parcourir 200 km et frissons à l'approche des précipices, devant les face-à-faces intempestifs et les glissements de terrain témoins de la saison des pluies. Le tout sans accrochage ni agressivité !
Distribution de Litchi, animation-devinette du contrôleur, pause dhalbat à volonté ( dhal: lentilles, bat: riz. Plat traditionnel népalais servi dans des assiettes à compartiments et toujours à volonté, idéal pour les gros mangeurs que nous sommes). Malgré les grosses gouttes de sueur, le trajet passe vite finalement.

À Besisahar, on sort les bretelles. Alexis s'est équipé pour l'occasion d'un magnifique sac à dos militaire à usage unique, glané pour 8€ sur le marché de Karakol au Kirgizstan, faisant le pari qu'il tiendra jusqu'au bout. Pour ma part je récupère à l'hôtel à Katmandou de la part de Maxime, passé par là quelques semaines auparavant, un beau bâton de marche à clochette et à drapeaux de prière bouddhistes qui fera sourire plus d'un Népalais sur la route. 
Le tour des Annapurnas à la saison des pluies, c'est pas recommandé et pourtant c'est franchement chouette. On s'attendait à beaucoup de sangsues, de moustiques et de pluie sous un ciel couvert passant à côté des beaux panoramas. Mais nous ne verrons pas une seule sangsue, il ne pleuvra que la nuit, le ciel sera découvert les matins, ce qui nous permettra d'apercevoir chaque mastodonte himalayen se présentant sur notre passage. Par ailleurs, nous serons seuls en début et fin de parcours, les randonneurs préférant le jeep pour un circuit plus court. Nous traversons des forêts tropicales, qui nous livrent sans timidité leur beauté luxuriante, bercés par le chant des oiseaux. Chaque papillon rencontré est plus resplendissant que le précédent. Nous croisons un groupe se  promenant avec des filets à papillons, objet que nous n'avions plus vu depuis notre enfance. Ce sont des scientifiques étudiant les " bubblebees" ( on n'a pas  identifié l'insecte) ils nous indiquent que le Népal recense plus de 600 espèces de papillons. Quelle incroyable biodiversité! 

Sensation pour la première d'une longue série de passerelles

Mules ( qui empruntent aussi les passerelles, crottins à l'appui)



Quand mon bâton intrigue ou se transforme en arc

Pause fraicheur pour ce buffle que nous suivons pendant 3 jours ( nous apprendrons ensuite, que c'est un cortège de bouchers...)

Le temps de la moisson qui rythmera notre rando

Découverte de notre premier 8000

Mur de priere

Pont qui fait defaut, on devra faire demi-tour

Femmes pleine de courage




Nous avons décidé de randonner sans tente pour être plus léger.  Au début, on se sent un peu à nu, mais on prend vite goût au confort de la rando en lodge. La basse saison nous permet de loger gratuitement à condition de manger sur place : on se lâche sur le dhalbat, parfait pour la gestion de notre budget serré ! Chaque jour nous montons un peu plus pour arriver sur le haut plateau à plus de 3000m. Le paysage est de plus en plus désertique, et nous approchons les grands sommets. À Ghyaru, hameau hors du temps un peu à l'écart du circuit, l'Annapurna II (7937m) nous enchantera pour un petit déjeuner, récompense d'un réveil aux aurores. Une petite dame tombée du ciel nous vendra des tartes aux pommes pour un repas complet. Nous nous prélassons dans le soleil levant sans oublier notre rendez-vous de 8h. Hier Bodju, moine bouddhiste nous invite au monastère pour la cérémonie de clôture de la semaine de prière pour les récoltes. Tout le village s'active. Nous sommes accueillis avec les moines pour un 2ème petit dej, thé salé au beurre de yack, pain poêlé, beignets, le tout dans une alternance parfaite de chants méditatifs. La cérémonie continue à l'extérieur. Les anciens drapeaux de prière sont brûlés avec du cyprès, on lance de la farine dans le vent, les drapeaux neufs installés. Nous restons là peut être 2 heures avec la sensation d'un moment unique, bien bien loin de chez nous et des touristes.

Depuis le stuppa de Ghyaru

Petit dej au sommet







Nous pensions faire souffrir notre dos après une année à se chauffer les cuisses, mais finalement notre corps s'adapte vite et nous marchons nos 20km et 1000m de dénivelé quotidien. Nous nous rapprochons de l'obstacle sur lequel nous nous focalisons depuis plusieurs jours : le col de Thorong Là à quelques 5416m. Si Alexis a déjà bravé des altitudes supérieures, ce n'est pas mon cas et on a aucune idée de comment nous allons réagir cette fois à l'altitude. La prévention omniprésente sur l'acclimatation, les histoires de randonneurs et la météo nous préoccupent, mais tout se passera bien. Nous devons avoir des restes de globules rouges des Pamirs ! Le col derrière nous, nous sentons le changement de culture. Nous voilà dans le Mustang, route historique de commerce du sel vers le Tibet. Les maisons et les vêtements diffèrent. Tous les randonneurs que nous rencontrons s'arrêtent là. Nous voilà donc à nouveau seuls sur la route. Mais même en descente la route est difficile. Le vent est gargantuesque et soulève la poussière pour nous la projeter pleine face, nous devons nous pencher en avant pour faciliter notre progression. Nous sommes heureux de retrouver la forêt qui se densifie et nous protège.


On a la chance d'observer les rares moutons-bleus

Test de portage à la népalaise

5416 m! Well done

Des locaux passent le col en s'accrochant à la queue des poneys

Glacier au col

Roue de la vie

Belle oasis de l'autre côté du col, avant des paysages desertiques



Statue très inspirée

Yac Donald

On se régale des Momo de cette mamie


Galère quand le chemin disparaît dans la tempête de poussière

Transport de poulet



Protection maximale

Dernier sursaut avant l'arrivée à Pokhara. Le point de vue de Poonhill. La montée sera la plus difficile du parcours ! Alors que nous sommes une cinquantaine a avoir donné rendez-vous au soleil pour son réveil, celui-ci tarde à se montrer. Après 45 min d'attente, certains ont déjà renoncé. Pourtant on aperçoit soudain une tâche très haute et très prêt. En l'espace de quelques minutes, le ciel s'ouvre et nous dévoile un panorama à couper le souffle. Tout le massif des Annapurnas et celui des Dhaulagiris, où 7000 et 8000 se font la cour. Une fin de rando en beauté.

Shanti Shanti (juste avant LA côte !)

Forêt enchantée

Lever de soleil sur les Annapurnas depuis Poonhill


Les 10 jours qui suivent sont moins sportifs. On se la coule douce à Pokhara, d'où l'on suit les débuts de la coupe du monde. Nous visitons Kathmandou entre 2 rendez-vous administratifs. On fait plein de chouettes rencontres et on saute sur la proposition de Manish, pour s'éloigner un peu de Thamel, véritable ghetto touristique auquel nous ne sommes plus habitués. En échange de la chambre, nous irons donner un petit coup de peinture dans sa future guesthouse peinte par des artistes en voyage. Pas d'inquiétude, nos talents de peintre serviront à la sous couche!
Visas chinois en poche, l'avion nous ramène sur le sol kirgize. Nous sommes heureux de retrouver nos vélos qui en venaient tout de même à nous manquer. Et après cette belle parenthèse, nous troquons avec plaisir la casquette de touristes pour celle de voyageurs à vélo.

Pokhara


Ca c'est pas de nous!

Manish sur son scooti

Photos de Kathmandou

Mariage hindou


Buddhanat

Découverte de la nourriture tibétaine sans grand enthousiasme



Namasté








Suce pas ton pouce






Commentaires

  1. Namaste les amis .
    C'est trop cool le nepal .
    J'ai rattrapé tout mon retard, j'attends les articles suivants maintenant :)

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    1. Bien joué Lolo. On travaille aux prochains articles pour te faire reprendre du retard ;-)
      Y'en a un en avant première sur facebook, faut aller voir notre page pour le lien !

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  2. Sacré voyage, vous êtes une vraie source d'inspiration!

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    1. Ahah merci ;-)
      Ça fait plaisir de partager ça avec vous !
      La biz

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  3. " Les chemins de Katmandou" film d'Andre Cayatte en 1969, c'était une autre histoire........
    La votre est toujours aussi riche et palpitante.
    Bises

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    1. Merci pour la référence, on va essayer de trouver ça !

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  4. Coucou à vs 2 , j'ai été particulièrement intéressé par votre expérience chez les moines bouddhistes . Avez vs pu capter leur force , paix intérieure , spiritualité ?. Je suis sûre que ça vs à aide à poursuivre . Ça doit être hype Katmandou et trop fréquente !. Continuez a ns envoyer de sublimes photos . Bon courage . Biz . Martine

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    1. Notre expérience avec les moines a été assez furtive et surtout on a juste observé mais c'était bien intéressant.
      Katmandou est un sacré mix avec beaucoup d'étrangers parfois un peu perchés, mais c'était marrant a vivre surtout pendant la coupe du monde de foot !

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