Fêtes pas comme les autres !

Tabriz - Khalkhal, Iran // fin décembre 2017

On décolle de chez Akbar et Arezou, rechargés à bloc, et heureusement parce que la route est fatiguante nerveusement. Notre prochaine échéance est l'arrivée de mes parents et d'Agathe à Téhéran le 27 décembre. Nous décidons donc de pédaler dans la direction de Téhéran mais ce qui se traduit bien souvent par un  maximum de détours ! Et on recherche à tout prix à quitter cette grosse route et on ne va pas être déçu. On déniche une route absente de nos cartes et gps, notre prise de risque est largement récompensée et la qualité de la route-chemin est vite oubliée tant le paysage est magnifique. La route suit une rivière qui trace de belles gorges dans un paysage plutôt minéral. À la tombée de la nuit, on dort avec un berger qui nous partagera son sourire et son tapis. Nous arrivons finalement jusqu'à Khalkhal où Aboutalib nous attend. Il avait hébergé Mathilde et Étienne, un couple de cyclotouristes qui a voyagé dans l'autre sens l'année dernière. Nous ne les avons jamais rencontrés mais notre itinéraire coïncide, ils nous ont donc gentiment partagé les coordonnées d'Aboutalib, amoureux de la langue française, qui l'a apprise en écoutant en boucle Mireille Mathieu et Lara Fabian... C'est complètement malade !

Quand une pose s'impose !

Après une nuit mouvementée par la bête sauvage grognant et agitant les roseaux 

Frisson

Check point très accueillant, on repart avec plein de bonbons !

Sur la piste inexistante des cartes le long de qezel owan

Arrivee sur Khalkhal, la neige pointe déjà le bout de son nez

Le 21 décembre, c'est la nuit la plus longue de l'année, à partir de là les jours allongent : bonne nouvelle pour les campeurs que nous sommes ! C'est la fête de Yalda en Iran, fête au cours de laquelle tout le monde souhaite qu'il y ait beaucoup de neige pendant l'hiver, ce qui permettra d'avoir de bonnes réserves d'eau pour les récoltes. On retrouve Aboutalib après quelques gouttes, du vent et 30 km de côte. Faut dire que Khalkhal est à 1800 m d'altitude. Un concert de musique traditionnelle et de poèmes est organisé pour Yalda. En Iran, la "débauche" dans les concerts est interdite, le public sera assis et ne pourra s'enthousiasmer qu'à partir de son siège. Pas de danseuses sur scène non plus, faut pas déconner. Notre entrée tardive par l'avant de la salle ne passe donc pas inaperçue, on aura droit à un mot d'accueil du présentateur, un tonnerre d'applaudissements, le photographe qui ne nous lâche plus, et l'interview à la fin du concert!

Aboutalib et sa famille fait partie des belles rencontres de notre début de parcours en Iran. On est aux petits soins, Leila et Zahra cuisinent à merveille, Aboutalib nous fait découvrir sa région et on s'amuse avec les enfants qui nous ont pris en affection, ils nous appellent tata et tonton ! On laisse donc nos vélos chez eux pour avoir la joie de revoir cette petite famille. On fêtera nos retrouvailles autour d'une tarte tatin maison!

Aboutalib et sa famille

Maral en costume traditionnel, une madame pastèque qui fait la tronche

Direction Teheran pour les fêtes, les retrouvailles et pour une opération Visa. Première étape du 24 décembre : récupérer nos visas ouzbecks, d'aller mettre les pieds sur le territoire français de l'ambassade pour aller chercher nos lettres de recommandation, et se faire un petit repas de Noël avec les moyens du bord. Finalement on sympathise avec des francais, Salomé et son père Nicolas, on passera une bonne partie de l'aprèm à tchatcher autour d'un thé, et c'est bien sympa ! 

On cuisinera tout de même de belles assiettes de Purée-escalope à la crème et aux champignons pour notre hôte. On finira ce réveillon de Noël pas comme les autres par un cours d'origami, l'année qui arrive étant sous le signe de l'escargot pour nous autres, nous nous lançons dans leur fabrication.

Sapin déniché à l'hôtel de Salomé et Nicolas

Cette année, pas d'indigestion

Deuxième étape du 25 décembre :

Hé oui nous passerons la matinée de Noël à l'ambassade turkmène pour faire la demande de visa ( enfin devant le fenestron de l'ambassade turkmène). Les chances d'obtenir ce visa étant de 50 % nous décidons de mettre toutes les chances de notre côté et suivons cet absurde conseil aux voyageurs :

Pas de barbe pour les hommes ! Alexis en profite pour faire quelques tentatives de coupe plus ou moins réussies !

Heeey

Pendant qu'Alexis se rase, nous passons quelques jours chez nos copains barbus et bien cool de Téhéran, Shahin

Et Momo après une bonne soirée

Troisième étape du 27 décembre : préparer avec les moyens du bord ( c'est à dire une cuisine sous équipé de l'appart-hotel, et 1 supermarché au km²) un deuxième repas de Noël et réceptionner la famille Emmelin. Un Noël en famille, c'est quand même autre chose. Mam's a dégotté du fois gras végétal pour passer les douanes et nous avons réussi à acheter du vin maison et du saumon et même une guirlande de mauvais goût! Ça fait plaisir de se retrouver comme ça.

Nous passons ensuite une semaine de vacances dans le centre de l'Iran entre Yazd et Isfahan, les incontournables.

Téhéran vu d'en haut dans une belle lumière de pollution

Tapis persan

Palais du Golestan

Moustache de Shah

Golestan, soleil couchant

Quand on boude nos vélos

#papabiker

Quand on boude nos vélos

Tour de manège

Crispation ?

Yazd, Temple zoroastrien

Clim / Tour des vents

Moumouth

Etrange zurkhane "maison de la force", mouvements de muscu chorégraphique au son des percu

Mollah du désert

Éternelle brochette de pépés à l'iranienne

Sous le pont d'isfahan...

Hammam de Kashan

Sur les toits du Hammam

Mais qu'avons nous fait pour le réveillon du 31 décembre, date peu significative pour les Iraniens qui fête nowruz le 21 Mars ? 

Nous avions décidé d'initier Agathe et les parents au Couchsurfing et étions en contact avec Tohid, un sacré personnage devenu fan des blagues du Jacou, qui acceptait d'accueillir chez lui 5 joyeux lurons. Nous ne serons pas déçus. À peine arrivés chez lui, il se lance dans l'organisation d'une sacrée soirée. La maison de campagne d'un ami, quelques litrons de vin maison, 10 kg de poulet que l'on marine à la mayo (?), 2 Bayonnais que Tohid a rencontré l'après midi même, 4 ou 5 amis Iraniens, 5 Emmelin and co, du son, des buches pour la cheminée, du charbon pour le barbeuc... Tout pour passer une super soirée, et effectivement c'est réussi.

À peine arrivé, tous en chaussettes sur le tapis et c'est parti jusqu'à 5 h du mat.On mélange danses persanes et queuleuleu, on s'égosille avec Brassens. On leur chante Margot qui degraffe son corsage. Elise de Bayonne a la bonne idée de leur traduire les paroles. Oula, fou rire général, c'est une chanson quasiment pornographique pour nos petits Iraniens !  On fera même une démonstration de Paquito, Bayonnais oblige.

La danse de la mousse au chocolat au fouet!

Alexis ne passera malheureusement pas la première mi-temps, terrassé par une gastro le 31!

15 ans que je n'avais pas fait le réveillon avec papa maman, et bien celui là on s'en souviendra !

Il n'est jamais trop tard pour vous souhaiter une belle année 2018

Série de portraits des habitants zoroastriens du village d'Abianeh réalisés par Agathe, son oeil de lynx et son bon objectif. Merci Agathe