Istanbul imique

Frontière Greco-Turque - Istanbul // Mi Septembre 2017


Claaaac !

Premier bruit annonciateur de la fatigue de nos vélos ! C'est le frein arrière du vélo de Gaëlle qui lâche exactement sur la ligne de la frontière Turque ! Heureusement peu de descentes nous attendent sur la fin de la journée nous décidons de le réparer le lendemain matin.
Les formalités sont assez rapides, nous passons dans la voie des voitures, après un no man's land de 2km entre Grèce et Turquie, nous faisons tamponner notre passeport et avons droit un petit verre de coca frais offert par la police des frontières en mode Drive !
Le bon accueil Turc commence dès la frontière.

Nous voilà hors de l'Europe, nous découvrons petit à petit ce nouveau pays sous les appels à la prière que nous entendons à proximité des villes et villages. 
Nous passons notre première nuit en tente dans le parc municipal de Kesan recommandé par un warmshower. Ça sera l'unique nuit sous tente avant un long moment !

En effet dès le second jour, en arrivant à Sarkoy nous sommes invités par un glacier renommé à goûter ses spécialités et il reviendra une heure plus tard pour nous offrir une chambre tout confort dans la pension d'un de ses amis !
Nous profitons de l'hospitalité et des dondurma (glaces) et baklava offerts par notre glacier Moustapha.

Nous continuons notre entrée en Turquie en découvrant la conduite turque et ses routes. L'enthousiasme des automobilistes turcs est bien là, à coup de klaxon, qui est ici plutôt utilisé pour dire bonjour que pour avertir d'un quelconque danger. Au début ça nous fait un peu sursauter mais on s'habitue. On s'habitue par contre plus difficilement aux grosses routes 2 fois 2 voies que nous sommes obligés de prendre pour aller dans la bonne direction d'autant plus que les limites de vitesse semblent plus décoratives qu'utiles. 

Nous tentons donc un itinéraire bis afin d'échapper à ce capharnaüm. Une jolie route, qui nous fait longer la mer de Marmara. Mais qui dit itinéraire bis dit souvent, détours pas possible, du dénivelé en bonus, et... Routes qui disparaissent ; parfois dans l'eau d'un barrage, parfois dans le sable. Et une fois lancés en descente, quand l'asphalte s'arrête subitement ça donne une Gaëlle en Razmoket le nez dans la poussière ! Plus de peur que de mal, la nature fait bien les choses c'est à proximité d'une fontaine et une fois la larme essuyée, les blessures nettoyées, on repart cahin caha, avec une belle croute pour les jours qui viennent. 

On se fait rapidement rattraper par la nuit, nous n'avons pas encore de sim carte locale ni internet, donc la seule façon de retrouver nos hôtes est de galérer un peu, de chercher du regard un turc parlant anglais, et de finalement sur une bretelle de périph, voir une vitre de baisser et le conducteur dire hey! I am Onder, I was looking for you! Alleluia/Allah allah!

Nous sommes leur premier warmshower, nous tentons d'apprendre nos premiers mots de turques autour d'un Uno avec Ozgur leur fils. nous commençons à échanger un peu sur la Turquie en anglais pendant la visite de la ville que nous propose Nilufe et comprenons que la politique actuelle est un sujet bien délicat avec les anti gouvernement plutôt dans l'ouest du pays et les plus conservateurs dans l'est.

Les fameux sucuk loukoum à la noix, traduisez loukoum saucisse !

Nous rencontrons maintenant Yorgi, un ami de Onder qui nous accueille dans sa maison au pied de la plage de Silivri. Nous en apprenons encore un peu plus sur le régime actuel, 'all fucked up' comme nous le décrit notre hôte autour de quelques bières bien taxées au prix fort par le gouvernement.

À 5000 ça defile ! Surtout Les autoroutes turques

Notre petit havre de paix avant l'arrivée dans istanbul

Après cette petite pause à la plage, nous attaquons l'approche d'Istanbul, pas d'autre choix que la route principal, impossible de l'esquiver. Nous nous retrouvons sur des autoroutes avec la conduite turque si... particulière. Après 3 heures de bataille dans les 40km dans la dense banlieue d'Istanbul nous voilà enfin dans le centre et dans le quartier de Fatih où nous retrouvons nos hôtes pour nos premiers jours dans l'ancienne capitale Ottomane. Fatih est un quartier plutôt traditionnel, voir conservateur selon certains et surtout assez religieux, nous remarquerons effectivement de très nombreuses mosquée, beaucoup de femmes en burkha et de nombreuses échoppes avec des devantures en arabe.

Une des rares pistes cyclables... Dans un parc

Ambiance recueillement dans une des mosquées les plus vivantes de la ville : Fatih

Baris et Merve nous font faire une bonne petite visite guidée à vélo que nous finissons par le 'Suslu Cadinlar Bysyklet Turu' ! Mais qu'est ce donc !? 
Pour ceux qui connaissent la velorution à Paris, c'est un peu le même principe de rassemblement, ici mené par des femmes. Le but est de ralentir la circulation des voitures en étant un grand nombre de vélos circulant tranquillement dans la ville en réclamant plus de droit pour les vélos, autour vous dire qu'il y'a encore du chemin à faire à Istanbul. L'enjeu est également de promouvoir et d'inciter les femmes à s'approprier ce moyen de locomotion. Cet événement à lieu une fois par an dans de nombreuses villes de l'ouest de la Turquie. Une belle entrée en matière pour notre arrivée à l'ancienne Constantinople. Gaëlle a donc pimpé un peu son vélo pour participer à cet événement vélocipède.

La fine équipe prete à defiler

Spéciale dédicace,bretelles obligent !

Nos amis rollers se joignent à nous

Mes parents décident de faire le voyage depuis le Berry pour nous rejoindre pour 8 jours à Istanbul afin de profiter de notre escale allongée. On vient les attendre dans l'aéroport Atatürk d'Istanbul où l'on se retrouve après quelques aller retour à leur arrivée.

L'occasion de découvrir la ville géante de près de 20 millions d'habitants !

Par où commencer ? Rien que dans notre guide de la Turquie, Istanbul occupe un bon tiers. Pour faciliter nos visites, nous décidons d'installer notre base dans le quartier touristique et central de Sultanamet, à deux pas de Sainte Sophie et de la mosquée bleue.
Le quartier de Sultanamet est le quartier historique de la ville et donc celui qui compte les principaux édifices à visiter, parmi eux : 
- l'hippodrome et ses obélisques ramenées de différentes conquêtes comme à Paris la concorde
- la Mosquée bleue aux 6 minarets. Bleue car elle a la particularité d'avoir son intérieur couvert de céramiques d'iznic. Et pour la petite histoire, elle a 6 minarets car le sultan l'ayant commandé voulait des minarets en or ! Oui et donc quel rapport me direz vous ? Et bien il se trouve qu'en turc le mot 'or' se dit altin et le chiffre 6 : alti. C'est grâce à cette incompréhension volontaire que le fameux architecte de la mosquée bleue a pu sauver sa tête, car la construction de minarets en or était techniquement impossible !

- Sainte Sophie ou Hagia Sophia, aujourd'hui musée, elle était une église initialement suite à sa construction du IV ème siècle, issue de recyclage/pillage des plus beaux édifices de Grèce et autres pays slaves.

Test de selfie dans Hagia Sophia, on a encore des progrès à faire !

Elle a été transformée en Mosquée au XV ème siecle en cachant toutes les fresques chrétiennes présentes. Aujourd'hui c'est un musée extraordinaire de richesse et de grandeur, ce, grâce au fameux Atatürk, figure nationale. 
PS: Mustafa Kemal Atatürk c'est quand même le mec qui a changé le pays dans les années 20-30 en faisant de la Turquie une passerelle avec l'Europe : un des premiers pays laïc, abandon du califat, interdiction du port du fez, droit de vote aux femmes, il dote le pays d'un code civil et d'un code pénal, passage de la langue de l'alphabet arabe à l'alphabet latin, un échange de population pacifique de près de 2 millions de grecs et de turcs, bref il a littéralement modifié le pays et sa société !

Le fameux Atatürk... Qui nous suit partout

- la basilique citerne, gigantesque citerne souterraine qui permettait de fournir l'eau aux palais de la ville à l'époque ottomane. Et qui a accueilli un James Bond il y a de nombreuses années, ce James est encore passé par là !
- le palais Topkapi, somptueux palais et harems des Sultans de l'époque ottomane
- le bazar égyptien ou bazar des épices ou nous goutons à tous les gourmandises locales ! Dans un cadre des milles et nuits

Difficile de dire non à la tentation de toutes ces dégustations

Voilà pour les principaux monuments du quartier phare d'Istanbul. Nous en profitons pour faire nos premières découvertes culinaires turques, pide, lahmacun, kofte, simit, corba, baklava, lokum... Mais on reviendra sur les spécialités qui nous manquent déjà en Iran.

Istanbul a vraiment été un de nos coups de cœur du voyage, aussi avons nous eu la chance de pouvoir y rester plus longtemps pour commencer à faire nos premières demandes de visa qui seront plutot rapides : obtention du visa iranien et demande de visa ouzbek pour récupération au consulat ouzbek de Téhéran dans 3 mois.

Épreuve photo avec foulard pour le visa iranien

Le premier d'une longue collection, on l'espère !

Et tout ça grâce à l'accueil comme à la maison d'Elif (la copine de Yorgi, l'ami d'Onder de warmshower pour ceux qui suivent plus ;-)) et de Frida, son énorme dog argentin,qui n'est pas des plus discret! Nous avons passé près d'une semaine chez elle à se balader et découvrir d'autres quartiers vivants mais moins touristiques de la ville comme Moda et Beyoglu. Longues discussions, films, soirée canap, balade avec Frida, planification de notre itinéraire turc sous les bons conseils d'Elif et Yorgi, nous avons le sentiment d'être en coloc avec elle pour quelques temps et ça fait du bien !

Notre transfert de l'autre côté du Bosphore sous la pluie en bateau

Le petit toutou d'Elifd, Frida qui croit qu'elle fait la taille d'un chat ! Elle sera aussi notre compagnon pour quelques jours

La ballade du matin, il faut bien etre 3 pour la tenir en laisse !

Princesse Frida fait la sieste 

Cette longue pause bien méritée nous a permis de faire le plein, de victuailles avec la livraison spéciale de mes parents, de tourisme, de culture, de couleurs, de senteurs, de mosquées, de repos, de rencontres, de visas.

Bref, de recharger les batteries à fond et de nous lancer dans la longue traversée en zigzag de cet immense pays.

Istanbul...imique ! Le garfield de la gare de train d'Istanbul

Miam-miam : vendeur de simit, ces petits pains au sésame qui a été notre encas lors de nos ballades dans la capitale

On découvrira au fur et à mesure que les Turcs sont fans de backgammon et d'un jeu de domino à couleur...

L'une des collines d'Istanbul

Un vendeur qui manie avec dextérité la passoire à tout faire

Dervich tourneur, censé rentrer en trance mystique à force... De tourner comme son nom l'indique !

Expérience du barbier coiffeur

Essai de notre alliance à 2euros acheté pour faire illusion en Iran

Relax max après un bon hammam

Et nos vélos reprennent la mer pour quitter Istanbul...