Hors-piste

Désert de Maranjab et Namak lake, Iran // fin janvier 2018

En ce mois de janvier, quand on voit les quantités de neige qu'il tombe dans les Alpes, on est, nous aussi, pris d'une soudaine envie de hors piste! Surtout que depuis quelques jours on mange les km sur de la grosse route. 
Nous sommes entre la pieuse Qom et la belle Kashan. On vient de dormir pas loin de la voie ferrée qui traverse le désert et une bonne partie de l'Iran pour aller vers Kerman, et qui nous protège donc de ce mystérieux désert. On fait quelques km jusqu'à un village on l'on fait le plein d'eau. À partir de là, la piste que l'on veut prendre n'est plus sur osmand, notre cher GPS pourtant bien renseigné. Juste un pointillé sur ma carte. Quand on y pense c'est fou de faire confiance à un trait d'imprimante ! Je jubile, enfin je vais pouvoir vraiment me servir de ma boussole. On trouve le moyen de traverser la voie ferrée et hop nous voilà illico dans le désert. On dépasse un caravanserail en ruine on trouve une piste qui nous plaît, elle suit grossièrement la direction du lac de sel, Namak lake, ça fera bien l'affaire. Notre enjeu : prendre une piste praticable et voir si sa direction est acceptable. La méthode fonctionne, mais après quelques km nous nous rendons compte que cette première piste part un peu trop au sud. Nous nous engageons sur une piste qui semble moins emprunté pour garder notre cap. Nous savons que nous avons 30 km à faire à l'oeil puis on devrait retomber sur la piste principale qui mène au lac depuis Kashan.




Il fait beau, le paysage fait place à la nature, on sent la crème solaire, le sol croustille sur notre passage comme une belle journée en montagne! Parfois, quand le sable devient traître on se gamelle, enfin "je" me gamelle en fait. Mais comme à la neige, la chute est bien amortie. Nous voilà donc en hors-piste, comme quand on décide de suivre les traces d'un skieur téméraire, nous suivons les traces de 4x4, et comme souvent à la fin d'un hors-piste, il faut pousser sur les bâtons : à un m'ment donné on finit par pousser les vélos... Nous voyons des mirages mais nous apercevons finalementun gros caravansérail qui se trouve sur la piste principale. La difficulté dans le désert est d'estimer les distances. Il nous faudra quand même 45 min de pousse pousse pour le rejoindre, qui ne sont pas s'en nous rappeler notre épisode de la dune en Grèce.

Et de une...

Et de 2!

Au loin le caravanserail

Velo VS chameaux



Et voilà il nous faut faire notre propre trace !


Ce que j'apprécie particulièrement, c'est qu'ici tout est permis. Aux oubliettes la veste longue et le hijab, je me fais plaiz sur le bronzage.



Le soleil se couche vite, on aperçoit au loin un troupeau de chameaux qui courent, on partage la piste avec quelques camions remplis de sel. Avec le sable, on a pas fait beaucoup de km, alors comme on en a encore un peu sous le coude, on s'autorise quelques km à la tombée de la nuit. C'est tellement agréable de se retrouver dans cet environnement au clair de lune. On finit par y planter la tente. On ne sera pas allé aussi loin que prévu, il nous reste une bonne quinzaine de km pour arriver au lac de sel. On se le garde pour demain ! On fait une tentative de feu avec les buissons qui ont l'air totalement secs, mais on se rend compte que le bois est vert! Incroyable dans tant de sécheresse ! 
Quelques étoiles sans dessus dessous avec un croissant de lune à l'horizontale, nous regardent nous blottir sous la tente. Shab rosch !



La nuit a été plus que silencieuse, mais dès le petit matin, ya du trafic sur la piste. On est jeudi, c'est le weekend iranien, et on doit malheureusement partager ce désert avec les affreux 4x4. On se retrouve progressivement au milieu du lac de sel, belle aridité. La forme régulière des alvéoles est surprenante. Mais alors que rien ne bouge à l'horizon, nous devenons l'attraction principale du bus de touriste Iraniens qui passe par là !

Quand on brave les 4x4


Seule ombre du lac

Camion de sel sur lac de sel

On se résoud finalement à faire demi-tour sans passer visiter le caravansérail. Le chemin du retour nous demande un moral d'acier. La piste est toujours partiellement ensablée mais cette fois ça monte... Si je décerne officiellement à Alexis le maillot du meilleur grimpeur dans tous les cols qu'on a pu passer, je m'auto-décerne fièrement celui de la conduite sur sable! Les gamelles de la veille sont formatrices, et désormais je "ride" comme dans de la bonne poudreuse. Derapage à droite contrôlé, petite gaudille pour éviter les bosses, glissade sur la gauche, on va chercher la bonne neige en faisant notre trace à la limite des bosses de la piste en taule ondulé et du sable qui enlise les roues. L'avantage c'est que pour une fois, je peux prendre les photos d'Alexis à vélo de face et pas de dos, qui commence à râler : la piste est interminable, ça fera 75 km à galérer dans le sable alors qu'on a déjà l'étape de la veille dans les pattes. Et comme on a envie de finir la journée au chaud au chalet, on arrivera tant bien que mal dans une chouette pension.

"Alexis, tu me peux me passer le fromage à raclette et la charcut, ste plaît?"
...ahhhh si seulement !...

Enfin les dunes !


On se lache



Poules-punk


 Le lendemain matin, on comprendra que le désert à eu raison de nous et de nos deux petits vélos : une belle crevaison dans chacun de nos pneus avant ! En tout cas nous voilà affûtés et fin prêt pour la traversée de 15 jours du désert Dascht e Kavir qui nous attend, mais à priori ce ne sera pas du hors-piste, cette fois on suivra la route goudronnée.


Atelier de reparation


Commentaires

  1. Vos photos sont magnifiques, bravo à tous les deux et bon courage pour la suite. Nous vous souhaitons de Joyeuses Pâques.
    Bisous
    Claudette y José

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  2. Merci et encore un grand bravo pour cette traversée impressionnante du désert...
    Finalement vous êtes plus solides que vos vélos et résistez dans n'importe quelle situation...
    Vos photos à la fin sont surprenantes par votre souplesse et féériques à la fois.
    Continuez à prendre soin de vous tout de même et bon vent pour les kilomètres à venir.
    Gros bisous à tous les deux.
    Lydie et François.

    i i

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  3. Bravo et toujours de belles photos qui donnent envie de partager la route avec vous.
    Bise et à bientôt
    Alain

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  4. Trop cool l'article. Jai beaucoup aimé la metamétaphore en fil rouge, et je vous ai tellement imaginé dans cette poudreuse d'orée qui doit être d'être évidente. Belle épreuve en tout cas. Plus facile à lire qu'à fsire..gros bisous les amis.

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    1. On recennait bien la, Nico le skieur! On a quand meme une petite preference pour la poudreuse de chez nous ;)

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  5. Merci pour ces lignes et ces belles photos.
    Bisous.
    Paps

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  6. Quelle traversée impressionnante!!!! Bravo, vous avez assuré comme toujours!! Gros bisous à tous les 2! (Et pour la raclette et la charcut' , il faudra attendre encore 😉)...

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  7. Coucou a vs 2 , et bien dites donc que d'émotions pr cette traversée du désert !. Moi je ne dis qu'1 chose , bravo et bon courage pr La suite . Je vois que vs êtes au top pr les réparations. Merci pr vos photos , j'ai adore ces belles poules très altières !. Bonne continuation. Biz à ts les 2. Martine

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